PORTRAIT SYMPHONIQUE DU VIEUX PONT
Il est un pont vieux qui garde tout son mystère. Date-t-il du XI ème siècle? Est-il plus vieux encore? Il n'a pas d'âge. Les pas ont érodé ses pierres, les guerres l'ont abîmé. Durant la dernière, il a même été bombardé et partiellement détruit. Pourtant rien n'y fait. Les hommes rebâtissent toujours ce pont, relèvent sa tour, recollent ses brèches.
Comme il traverse les époques sans quitter sa place, (nous seuls tournons autour), comme il passe d'un temps à l'autre sans jamais bouger, nous pensons qu'il représente l'infini. En y plaçant le centre de l'éternité, il devient une passerelle du 21 ème siècle. Un passeur nous conduit patiemment: c'est Iris. Elle porte le nom d'une fleur et d'une déesse qui aurait livré l'origine des couleurs.
En rouge, notre pont a une couleur de feu et de puissance, celle du bonheur et du mouvement. En bleu, il inspire la paix et la profondeur, sous un ciel clair et couleur d'eau.
L'image est morcelée en 12 rectangles de 24x16 cm, parce que le temps est fragmenté et découpable: secondes, minutes, années, enfance..
1, 2, 3... je ne pourrai compter jusqu'à 30 que déjà, j'irai mes soixante ans. Les années, les siècles filent avec les étoiles.
Ces rectangles, tous indépendants et interchangeables, de manière à moduler l'ensemble (la toile mesure 97x49 cm), forment des combinaisons de couleurs, de pleins ou de vides pour obtenir "mille millions" d'images.......
(extrait de PORTRAIT SYMPHONIQUE DU VIEUX PONT, par Fréderique-Sophie, revue d'art DADA, n°61 décembre 1998)